Amicale des Retraités Indépendants et Cadres - Des AMIS et DE NOMBREUSES ACTIVITÉS
Pages
- Accueil
- Prochains jours
- Calendrier
- Circulaires
- Concerts & spect.
- Progr. Voyages & Sorties
- Marche bavarde
- Petites marches
- Bowling
- REVIVRES
- Aide informatique
- Pétanque
- Gymnastique
- Belote, Rami, Tarot
- Marches
- Atelier mémoire
- Scrabble
- Voyages
- Concerts
- Souvenir
- Divers hors ARIC
- Chroniques
- 2020
- 2021
- 2022
- 2023
- 2024
dimanche 7 mars 2021
La Chronique de Charles : Mise au point. (Attention, autre Chronique demain !)
Le Premier Ministre communique officiellement. C'est notre rencontre
désormais hebdomadaire (rappelle-toi, hebdomadaire, c'est quand il y a une
bosse, s'il y en a deux, c'est chameau). C'est du sérieux, j'ai bien vu qu'il était
préoccupé, trop énervé, il n'a même pas pris le temps de se laver
théâtralement les mains au gel hydro-alcoolique, comme il le fait d'habitude,
histoire de faire exemple. On sentait bien qu'il était ennuyé (ennuyé c'est un
euphémisme, c'est ce que tu dis poliment quand tu veux être poli et ne pas
utiliser le mot qui te vient spontanément à l'esprit). Il a parlé de vérité, de
transparence, tant et tellement qu'on en deviendrait méfiant, si on ne l'était
pas déjà un peu. Il nous a appris que la situation sanitaire était dégradée, que
le virus progresse partout, ce qui tu me l'avoueras n'est pas franchement un
scoop. La bonne nouvelle, c'est qu'on a gagné du temps, les écoles
fonctionnent, quand ce ne sont pas les vacances, justement c'est le moment,
les vaccinations progressent, mollement, mais elles progressent (chi va
piano, va sano e va lontano). Et puis le confinement, ça ne marche pas
franchement, c'est très surfait, ça a des inconvénients aussi, beaucoup
d'inconvénients, on ne le fera qu'en dernier recours, s'il n'y a pas
franchement moyen de faire autrement.
La Moselle et son variant sud-africain à 60 %, Mayotte, La Réunion où
ça ne va pas bien, Nice préoccupant, et Dunkerque pas beaucoup mieux,
variant anglais à plus de 50%, avec leur confinement du week-end en plus du
couvre-feu, on ne parle pas trop de Paris, par pudeur sans doute, circulation
virale en augmentation, vingt départements sous surveillance renforcée à qui
on fait les gros yeux, attention pour le 6 mars, sinon on referme tout, vous
voilà prévenus !
Un peu de positif dans ce sombre tableau : on vaccine la bonne tranche
d'âge, les chiffres nous le disent, il y a toujours autant de morts de la Covid
en ce moment, mais l'information rassurante, lénifiante, enthousiasmante
même, c'est qu'ils sont plus jeunes. Expliqué un peu abruptement, ça peut
choquer, mais à y regarder à deux fois, il y a de quoi se réjouir (enfin pas trop
toutefois, on parle quand même de morts). C'est vrai, déjà qu'on ne vaccine
pas vite, c'est une énorme consolation de se dire qu'on vaccine les bons, on
a des chiffres qui nous placent parmi les meilleurs d'Europe, parce que
judicieusement on a ciblé les plus âgés (les priorités, apparemment ça
marche mieux pour les vaccins que pour les places assises dans l'autobus,
c'est vrai, essaie un peu, dans le métro ou le tram, d'attirer le regard d'un
lycéen assis tête baissée les yeux scotchés sur son smartphone, pratiquant
une gymnastique des pouces, soucieux surtout de ne pas remarquer que tu
es un croulant respectable (et vénérable, n'ayons pas peur des mots) et de
devoir céder sa place et finir le trajet debout à ta place). Pour les tests, on est
très bons aussi, plus que nous, il n'y a pas en Europe (je ne me prononce
pas pour la Russie et les autres continents, en plus c'est gratuit, le résultat
est juste garanti jusqu'à la sortie du labo, ça en rassure quelques uns, ça ne
règle pas franchement le problème (avec un test négatif valable soixante
douze heures, tu as trois jours devant toi pour contaminer la terre entière si tu
es un peu dégourdi). Quand on comptabilise le nombre de tests effectués, on
se dit que c'est certainement plus facile et rapide de produire et distribuer des
tests que des vaccins, et en plus, ils sont en emballage individuel, pas en
vrac comme les vaccins par flacons de dix ou de cinq (si tu ne gaspilles pas,
tu en as six pour le prix de cinq, mais c'est encore en tractations discrètes).
Bientôt, il y aura des vaccins pour tout le monde pour la mi-mai (en
parlant de production et de livraison, j'ai noté le qualificatif de titanesque, j'ai
mal noté la phrase, j'en rajoute probablement un peu, mais je crois qu'on peut
parler de titanesque pour le foutage de gueule dont nous sommes victimes).
Tester, alerter, protéger, maintenant qu'on dispose de tests salivaires à ne
plus que savoir en faire, on va en faire profiter les enfants des écoles qui ne
demandaient trop rien à personnes. Ils n'étaient pas trop propagateurs
jusqu'à maintenant, on va quand même le vérifier (peut-être qu'ils ont
découvert un nouveau variant : le variant scolaire qu'il faut vite éradiquer). En
tout cas, le tracing (j'ai tracking dans ma musette, mais c'est tracing
maintenant, on francise un peu, l'anglais n'a pas bonne presse en ce
moment, on a bien traçage qui conviendrait, mais tracing fait
incontestablement plus intellectuel), le tracing se déploie nous dit-on (très
subrepticement il faut croire, on ne trouve pas beaucoup d'informations sur le
sujet).
Et puis le Ministre de la santé prend le relais (sans gel hydroalcoolique
lui non plus, il est un peu crispé lui aussi) pour un point sur les vaccins, les
traitements, cocorico il y a une usine en Alsace qui produit de l'interféron,
mais bon, ça ne sera pas des grosses quantités, ce n'est pas pour tout le
monde, c'est réservé aux quelques formes graves chez les sujets de plus de
80 ans avec trouble de l'immunité, tu vas encore devoir attendre un peu pour
y avoir droit.
Monsieur Vaccin s'y est mis aussi (peut-être pour fayoter, pour ne pas
se singulariser, il n'a pas pris de gel non plus, ou alors c'est de la distraction,
ou alors il n'y avait pas de flacon sur le pupitre) Les vaccins marchent bien en
Israël, en Écosse l'Astra-Zénéca est efficace chez les plus de 65 ans, on en
est sûr désormais, en France la Haute Autorité de Santé est saisie (ça peut
prendre un certain temps, ce n'est pas lui qui le dit, c'est moi qui le précise
avec regret). Un petit syndrome pseudo-grippal, mais seulement chez les
plus jeunes, pas grave dit-il (parfois deux jours à 40°, une paille ! J'ai tort de
rire, mais on voit bien qu'il fait tout pour le dédiaboliser son vaccin, il a fort à
faire pour tordre le cou à la rumeur, c'est une époque où on n'a jamais eu tant
d'informations rapidement, mais où on n'a jamais été aussi mal informés).
Le Premier Ministre est alors reparti dans les banalités ronflantes
(guerrières ?): mobilisation des ressources scientifiques médicales
financières, nanani nanère. Échéance pour la fin du printemps, en attendant
tenir tous ensemble (et pourquoi pas la ligne bleue des Vosges tant qu'il y est
? C'est vrai, on est un peu fâchés à cause de la Moselle qui ne peut plus
travailler en Allemagne), adapter les mesures sans retard, transparence,
vérité, fermez le ban ! Territorialisation est un mot devenu fort à la mode, ça
tombe bien, il y a une vingtaine de départements qui se distinguent, ça va
permettre d'éviter des mesures généralisées, on va faire du chirurgical (la
dernière fois que j'ai entendu l'expression, c'étaient les américains qui
parlaient de frappes chirurgicales précises à propos des bombardements au
Vietnam, la comparaison est audacieuse, leur délicatesse et leur précision,
n'ont pas été, dans mon souvenir un modèle du genre).
Pour l'instant à son grand regret, s'il y a des mesures de restriction
ciblées, à l'inverse on n'envisage pas trop des relâchements ciblés justement
dans des territoires plus « paisibles », plus responsables ou plus chanceux.
Pas question pour l'instant de lâcher la bride, déjà qu'on se demande
pourquoi ça va bien, surtout on ne change rien.
Il est resté grandiose (je le pense vraiment, souvent je me moque, mais
là je le pense vraiment) en parlant de la répartition des doses de vaccin, « à
destination des plus touchés ». Il faut dire que le processus est pour le moins
alambiqué, plus personne n'y comprend rien, entre les endroits à nombreux
demandeurs où il n'y en a pas assez, et ceux où les gens n'en veulent pas, et
donc où il y en a forcément trop, et puis quand tu n'as pas l'âge, tu n'as pas
l'âge, ce n'est pas ton tour, c'est réservé aux fragiles co-morbides, point final.
Il a réussi à nous préciser que les vaccinations se font « à flux tendu »,
personnellement j'ai entendu les interviews de quelques médecins qui
effectivement étaient très tendus devant les incohérences et les insuffisances
du système de distribution : tu es médecin, tu es volontaire pour vacciner, tu
t'inscris dans la pharmacie de ton choix le lundi, tu fais ta commande le lundi
suivant, la pharmacie reçoit ton flacon de dix doses le lundi d'après (huit
jours, ce n'est pas Chronopost) et le tient au frais à ta disposition, charge à
toi de venir le récupérer avec ta glacière après avoir sélectionné dans ta
patientèle dix volontaires (velléitaires à convaincre ?) âgés de 65 à 75 ans
porteur de facteurs de risques à qui tu proposeras un créneau (tu feras
attention d'en prévoir un ou deux de plus, pour ne pas gaspiller, c'est du
surbooking comme pour les avions, ce n'est pas grave, les déçus, c'est à toi
qu'ils feront la gueule, et fais attention à ton frigo, ça conserve mal,
manquerait plus que tu injectes un produit périmé). Rassure-toi, le rapport
que tu dois faire est assez court, et pour rendre compte, c'est simple et
informatisé, c'est comme pour les impôts, si tu as la fibre c'est encore mieux.
Une petite contrariété cependant, le personnel soignant est réticent, on
perd du temps dans les établissements de soins à chercher qui veut bien qui
ne veut pas. Ce n'est pas un fait nouveau, depuis longtemps la répugnance
paradoxale de (beaucoup ?) de soignants au geste vaccinal est bien connue,
ce ne sont pas ces vaccins tout neufs qui vont calmer le jeu, et le rendre
obligatoire risque de mettre le feu aux poudres, ils risquent de se fâcher, ils
sont un peu trop sur les nerfs en ce moment, s'ils se mettent en grève (même
à la japonaise, avec un brassard), ça ne va pas faire avancer le schmilblick !
Et le discours se termine sur une note d'espoir (le fin politique sait qu'il
faut toujours terminer sur une note d'espoir, ça ne mange pas de pain, ça
aide à tenir, ça tombe bien, justement c'est ce qu'il faut) avec des idées
d'expérimentations qui laissent entrevoir des ouvertures (des musées, moi
les musées c'est surtout quand il pleut et que je n'ai pas de parapluie), des
concerts assis ou debout avec des tests avant/après, des matches, et
pourquoi pas des restaurants ? Moi, des restaurants expérimentaux, ça me
va, il y a bien déjà des restaurants clandestins !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ajoutez votre commentaire, choisissez ANONYME dans le profil, mais mettez votre prénom et initiale du nom pour vous identifier à la fin de votre texte. Merci