lundi 29 mars 2021

La Chronique de Charles : Quadrature du cercle.

Jeudi. Le grand show sanitaire désormais habituel se met en place. On est avide de savoir comment notre vie va basculer, un peu comme pour les grecs de la période classique, notre sort est décidé en haut lieu (par les dieux de l'Olympe), et nous pauvres mortels n'avons plus qu'à nous plier à leurs volontés, à nous faire vacciner quand ils le voudront bien, à arrêter de le faire quand ils ne le voudront plus, à reprendre la quête impossible du vaccin quand ils décideront d'arrêter de le suspendre, à nous masquer jour et nuit si l'envie leur prend de nous l'imposer, à ne pas sortir sauf pour des motifs impérieux dûment répertoriés, et consignés dans des documents strictement horodatés, et en respectant des créneaux temporels de plus en plus exigus. 
La difficulté pour nos dirigeants empêtrés dans leurs contradictions est immense : Assurément il faut agir devant l'évolution de la situation sanitaire, des restrictions semblent devoir s'imposer, mais paradoxalement, il ne faudrait pas qu'elles soient trop restrictives, ces restrictions, tout en restreignant un peu, mais sans en avoir l'air, la territorialisation a permis de gommer, de justifier un peu ce qu'elles ont d'inégalitaire, la difficulté est de serrer la vis (vis à pas variable selon les endroits) sans qu'on s'en rende compte, assez cependant pour freiner le virus, mais pas au point de gêner beaucoup (trop?) la vie courante, les impératifs économiques et considérations psychologiques ayant toute leur importance. Et puis va-t'en essayer de faire respecter des mesures sanitaires contraignantes dans des zones en reconquête républicaine

lundi 22 mars 2021

La Chronique de Charles : Bérézina.

Jeudi. Je m'étais promis de ne pas m'intéresser au communiqué gouvernemental cette semaine, à quoi bon ! Déjà la prestation de la semaine passée m'avait déçu, ça ne risquait pas de s'améliorer avec ce qu'on savait aujourd'hui : l'incidence globalement stable de la maladie, mais avec, incompréhensiblement, une augmentation lente et régulière du remplissage des réanimations, surtout en Île de France, les accidents thrombotiques imputés (à tort semble-t-il) au vaccin Astra-Zénéca, et, comme un coup de poing en dessous de la ceinture, sa suspension d'utilisation dans plusieurs pays. Petite note gaie de piccolo dans ce sinistre concert d'hélicons, le vaccin Janssen à dose unique est agréé (une très bonne nouvelle si tu réfléchis bien, déjà, le manque de doses est divisé par deux ! C'est rassurant, de fait, tu n'auras pas non plus besoin de t'inquiéter de la disponibilité de la dose de rappel). 
Mais à la maison, il faut bien l'avouer, ce n'est pas moi qui commande, c'est Brigitte qui choisit impitoyablement les programmes, je peux seulement avec sa permission regarder la télévision par dessus son épaule. Elle a préféré Notre Ministre de la Santé qui a toute son attention, il arrive à peine en retard, il n'a pas, lui non plus, le temps de se laver les mains au gel hydro-alcoolique, il a l'air d'avoir des informations importantes à communiquer, et qui le chagrinent visiblement. Je ne suis pas grand expert en langage corporel, mais je sens bien qu'il n'est pas là par plaisir, avec sa tête de premier de la classe propre sur lui, il me fait penser à un candidat traqueur et hésitant se présentant à un oral de rattrapage avec une note à peine tangente à l'écrit de son examen. On le sent devoir expliquer une situation dont il n'est pas responsable, bref,

lundi 15 mars 2021

La Chronique de Charles : Le bout du tunnel.

Le jeudi, c'est toujours un vrai bonheur que d'attendre le communiqué officiel hebdomadaire du gouvernement. Ce jeudi, comme d'habitude, les journalistes de service font du remplissage, surtout pas de silence sur la bande son, pas de temps mort, pas de blanc, sur des images de l'avant-veille pas toujours franchement raccord, et bavardent de façon plus ou moins futile sur des sujets qui ne nous passionnent pas vraiment, prêts à s'interrompre à la seconde où le Premier Ministre va parler. On suppute, critique (mais à peine, et pour cause) les mesures qu'on croit prises et qui vont être révélées (mais à confirmer, disent-ils sans pudeur), il y aurait même eu cette fois-ci une fuite émanant d'un membre du Conseil de Défense (si c'est vrai) qui rapporte un propos du Président qui aurait dit « Pas de confinement tant qu'il y a des vaccins dans les frigos ».

lundi 8 mars 2021

Chronique de Charles : Sans viande ! (N'oubliez pas de lire celle d'hier)

Dans ma jeunesse, j'ai mangé à la cantine de mon lycée à partir de la 6 ème jusqu'au bac, j'ai mangé au restaurant universitaire pendant toutes mes études qui furent longues et difficiles (il faut croire que je n'étais pas très doué, j'ai souvent dû me cramponner), ça ne m'a pas traumatisé outre mesure, c'est sûr que ça ne valait pas la cuisine familiale, ça m'a laissé quand même quelques souvenirs impérissables (le risotto servi dans sa marmite par tablée de huit qu'on pouvait retourner (pas la table, la marmite) tant il était compact et collant, l'omelette aux œufs en poudre avec ses épinards nature (et nature ce n'est pas vraiment bon, c'est pour ça qu'on y met du beurre, ce n'est pas seulement pour l'expression), le steak haché genre biscuit sec de ration militaire), mais ça n'a pas empêché de grandir l'adolescent famélique et attardé que j'étais (même si chez moi, à l'instar des grands immeubles d'habitation sans ascenseur ce sont les étages du haut qui sont les moins bien meublés). Je n'avais et je n'ai toujours pas de réticences à la restauration collective, j'ai même des souvenirs agréables de colonies de vacances entre autres où j'ai parfois très bien mangé, j'ai également fort apprécié, à mon grand étonnement du point de vue culinaire, un petit séjour à l'Hôpital Militaire de Lille du temps où c'était vraiment un hôpital (j'avais bon appétit, et je n'étais pas franchement malade). Après tout, dès qu'on se retrouve en nombre, en voyage

Une histoire de la place des Vosges | Partie I


 

dimanche 7 mars 2021

La Chronique de Charles : Mise au point. (Attention, autre Chronique demain !)

Le Premier Ministre communique officiellement. C'est notre rencontre désormais hebdomadaire (rappelle-toi, hebdomadaire, c'est quand il y a une bosse, s'il y en a deux, c'est chameau). C'est du sérieux, j'ai bien vu qu'il était préoccupé, trop énervé, il n'a même pas pris le temps de se laver théâtralement les mains au gel hydro-alcoolique, comme il le fait d'habitude, histoire de faire exemple. On sentait bien qu'il était ennuyé (ennuyé c'est un euphémisme, c'est ce que tu dis poliment quand tu veux être poli et ne pas utiliser le mot qui te vient spontanément à l'esprit). Il a parlé de vérité, de transparence, tant et tellement qu'on en deviendrait méfiant, si on ne l'était pas déjà un peu. Il nous a appris que la situation sanitaire était dégradée, que le virus progresse partout, ce qui tu me l'avoueras n'est pas franchement un scoop. La bonne nouvelle, c'est qu'on a gagné du temps, les écoles fonctionnent, quand ce ne sont pas les vacances, justement c'est le moment, les vaccinations progressent, mollement, mais elles progressent (chi va piano, va sano e va lontano). Et puis le confinement, ça ne marche pas franchement, c'est très surfait,

mercredi 3 mars 2021

Le paradoxe de Simpson

En voyant cette vidéo on constate qu'on fait ce qu'on veut au chiffre.
Troublant et intéressant sans être trop prise de tête.

En complément de 
« Quand on coupe les quatre pattes d'une grenouille, elle devient sourde » dans la Chronique de Charles.

L'abbaye de 1400 ans construite par Charlemagne - L'abbaye de Saint Riquier

lundi 1 mars 2021

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La Chronique de Charles : Relation de cause à effet.

Il m'est arrivé, dans une de mes vies antérieures, de pratiquer une discipline intitulée immodestement « Médecine et Chirurgie Expérimentales » désormais disparue des programmes d'enseignement. Dans ces temps lointains, un de mes collègues chercheur a voulu établir voire préciser la relation qui pouvait exister entre aptitude locomotrice et masse musculaire disponible, la question était d'intérêt même si ça ne saute pas d'emblée aux yeux, c'est comme ça qu'avance la science. Son dispositif expérimental avait le mérite de la simplicité : Une grenouille dans la fleur de l'âge et un mètre ruban. On claque dans les mains, la grenouille effrayée saute, on mesure précisément la distance franchie. Après amputation (sous anesthésie, « on n'est pas des sauvages » disait Popeck) d'une patte, le même protocole est appliqué trois fois de suite, on peut construire un abaque explicitant la relation qui nous intéresse. Il se confirmait bien, et ce n'était pas vraiment démontré jusque là, avec trois points sur la courbe, que moins la grenouille à de pattes moins loin elle saute. Trois points seulement, car avec quatre pattes en moins la grenouille ne saute pas, la distance est nulle mais ne peut être validée. Mais mon collègue en tirait en outre une autre conclusion tout aussi péremptoire qu'on a du mal à réfuter :« Quand on coupe les quatre pattes d'une grenouille, elle devient sourde ».
Rassure-toi, la science avance à grands pas (et pas seulement à saut de grenouille), on le constate avec les vaccins, au train où ça va, dans un avenir proche on va disposer des vaccins avant même que les virus soient de sortie. Pour l'instant on court après eux, demain on va les précéder, ce n'est pas une utopie, c'est déjà le cas (avec plus ou moins de bonheur) avec la vaccination anti-grippale par exemple. Tu te demandes bien où je veux en venir, et je vais répondre très vite à tes interrogations et te soulager, que tu te ne fasses pas des nœuds dans la comprenette : J'entends des élus locaux, régionaux et même plus, des responsables plus ou moins scientifiques, des politiques de toutes tendances, des journalistes en mal de sensationnel affirmer à partir de faits mal constatés, de chiffres disparates, d'anecdotes comme il s'en racontait sur des coins de comptoir de bistrots (quand les bistrots étaient ouverts, heureuse et révolue époque), affirmer avec des accents de certitude qui me foutent le vertige, une relation entre l'heure du couvre-feu et le nombre de cas positifs dans leur circonscription, cette relation pouvant aussi bien être positive que négative (généralement en fonction de la sensibilité politique ambiante), et je me remémore mon collègue et sa grenouille soit-disant sourde. Il est tellement difficile d'établir une relation de cause à effet, il est tellement facile d'établir des contre-vérités avec une sincérité désarmante.