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lundi 21 juin 2021

La Chronique de Charles : Gifle.

Sacrilège et insignifiance. Sacrilège, car porter la main sur le Président de la République doit être vécu comme une profanation insensée. C'est de l'ordre du symbole, c'est désacraliser (ou, du moins, tenter de le faire) la fonction présidentielle au travers de l'homme, c'est forcément un geste ambigu dont son auteur n'a pas envisagé toutes les implications. Sans condescendance mais en toute modestie, je doute personnellement qu'il ait approfondi le sujet, qu'il ait réfléchi aux retombées de son action (forcément irréfléchie), en tout cas apparemment très spontanée. Insignifiance, car en dehors du symbole, c'est une atteinte à la personne (certes insupportable dans les principes) minime en définitive, et dans nos temps de violence actuels, tellement habituelle qu'on ne se retourne plus là dessus, tellement banale somme toute qu'on pourrait presque se contenter d'un

lundi 7 juin 2021

La Chronique de Charles : Chasse à l'homme.

350 gendarmes aguerris (un gendarme aguerri, ce n'est pas rien. Autant le gendarme standard normal peut s'avérer amène et bienveillant, responsable du maintien de l'ordre sourcilleux mais sans acrimonie, plutôt bonhomme, au contact et au service de la population, premier rempart indispensable et apaisant contre les incivilités et autres querelles de voisinage, peut rassurer, rasséréner et inspirer la confiance, autant le spécialiste des cas difficiles, hyper-entraîné rompu à toutes les techniques de combat, suréquipé, surarmé, caparaçonné dans son gilet pare-balles (tu ne m'auras pas sur ce coup-là, il a comme une carapace, c'est vrai, mais en réalité c'est un caparaçon), impressionne et suscite un respect mêlé d'un peu de crainte, et ce même si on n'a, fort de son bon droit, rien à se reprocher. C'est un homme de métier, un professionnel, il n'est pas formé pour être gentil, il l'est pour être efficace. Ça ne me gêne pas vraiment que le gendarme inspire ce type de sentiment, on dit d'ailleurs communément que la crainte est le début de la sagesse, vieil adage mais peut-être plus vraiment adapté à notre société moderne et un peu (?) déliquescente,

lundi 31 mai 2021

La Chronique de Charles : Vaines altercations.

L'autre matin, je suis tombé, bien malgré moi, sur une dispute de cour de récréation. Le ton montait, je me suis inquiété certainement à tort, c'était assurément à propos de peccadilles, ils allaient peut-être en venir aux mains, je ne souhaitais certes pas m'interposer, par les temps incertains qui courent, il y a facilement des coups de couteaux qui se perdent, je n'aurais pas voulu faire partie des dégâts collatéraux (remarque bien, devant la télé je ne risque pas grand chose), et puis comment le dire humblement et sans honte, la témérité n'est pas mon fort, je sais donner mon point de vue, mais si c'est pour prendre des coups non merci, je suis un peu trouillard, pas franchement pleutre non plus, mais comme on dit par euphémisme, le courage ne m'étouffe pas (Brassens le chante intelligemment beaucoup plus poétiquement « mourir pour des idées, oui mais de mort lente ! ») les menaces à peine voilées se sont précisées, elles ont pris carrément un tour officiel, diffamation, abus de pouvoir, intimidation,

lundi 24 mai 2021

La Chronique de Charles : Le monde à l'envers.

En cette période où tout est apparemment différent (on voudrait nous le faire croire), mais où tout ressemble furieusement au monde d'avant, dans une continuité imperturbable qui devrait être rassurante, je me sens interpellé dans ma perception des réalités, je ne réalise plus bien, je ne me sens plus en phase avec le monde concret, en bref et pour employer une expression de djeuns, je ne sais plus où j'habite, j'ai l'impression comme on dit vulgairement de marcher à côté de mes pompes, ou plus précisément que c'est le monde qui est en train de marcher à côté des siennes. Je ne vais pas te la rejouer Lewis Carroll avec Alice au pays des merveilles et le coup de l'autre face du miroir, mais quand même, la situation actuelle évoque à l'évidence un onirisme échevelé qui confine à l'absurde, on se sent comme en apesanteur, on n'arrive plus à déterminer où est la verticale, on n'a plus de vrais repères, on se pince vainement pour vérifier qu'on ne rêve pas, ce n'est peut-être pas franchement un cauchemar, mais on est proche du malaise, vivement le petit matin qu'on se réveille, le sentiment de gueule de bois

lundi 17 mai 2021

La Chronique de Charles : Incertitude.

Les chiffres diminuent. Incontestablement, la pente descendante tant espérée de leur courbe est désormais perceptible. On savait bien (on s'en doutait bien à vrai dire) que les décisions gouvernementales ne sont pas prises au hasard, le taux de reproduction de la maladie étant depuis quelques jours en dessous de un, ce n'était pas un pari trop osé que de nous « libérer » par anticipation, de relâcher un peu la pression, mais quand même, la décroissance aujourd'hui avérée est un soulagement. Il y a toujours beaucoup d'hospitalisations et d'entrées en réanimation, mais il y en a moins. Il y a toujours des morts, mais de moins en moins en conséquence. Mais, signe évident de cette amélioration, ces chiffres, il faut presque aller les chercher, ils ne font plus la une, on préfère (quand je dis « on », je pense « les journalistes » qui nous informent et nous inquiètent, histoire de faire le buzz), on préfère entendre parler d'effets secondaires des vaccins, et de la propagation soit-disant inéluctable de variants exotiques, ça, ça fait du scoop, de l'audience, on s'était habitués sans état d'âme particulier à 300 morts par jours, maintenant qu'il n'y en a plus que 250, ça ne nous amuse plus (ou plutôt, ça ne les amuse plus parce que ça ne nous intéresse plus, on a les journalistes qu'on mérite !).

lundi 10 mai 2021

La Chronique de Charles : Relâchement.

Les dernières heures vont être les plus difficiles à vivre. C'est comme un décollage de navette spatiale retardé par une météo défavorable, tout est prêt, il n'y a plus qu'à attendre, ce n'est quelquefois qu'une question d'heures, pas question en ce cas de devoir reprendre toute la procédure et donc tout le compte à rebours, c'est trop compliqué, non, il faut seulement attendre. Les cosmonautes n'ont qu'à prendre leur mal en patience, et à se retenir un peu de pisser, pas question de déboulonner tout le scaphandre pour une petite envie

lundi 3 mai 2021

La chronique de Charles : Espérance.

Mi-mai ! On va être déconfinés mi-mai ! Peut-être, je dis bien peut-être. Ce n'est pas une promesse ferme, c'est seulement l'échéance probable d'une première étape, si tout va bien, si ça se passe comme prévu, et rien n'est moins sûr pour l'instant. Le printemps, les petits oiseaux, les bourgeons sont au rendez-vous, le mois de mai permissif et libertaire sera à l'heure, mais peut-être pas le creux de vague tant espéré (il n'y a rien qui passe et qui ne repasse, disait ma grand-mère, constatation sage et vérifiée par l'expérience, mais je trouve pour ma part que ça fait un long moment que ça passe et que ça dure, et j'aimerais bien que ça finisse de passer, je n'ai pas que ça à faire, attendre que la vague passe ça me saoule un peu). Le reflux n'est pas encore avéré que déjà, de peur d'être à la traîne, les diseurs de bonne aventure patentés et autres haruspices improvisés et auto-proclamés chasseurs de micros complaisants, nous promettent monts et merveilles, et arguent d'images de liberté retrouvée dans des pays qui auraient fait beaucoup mieux que nous ou que nos dirigeants, plus vite, plus fort (l'herbe est toujours plus verte dans le pré d'à côté, disait aussi ma grand-mère). C'est à qui nous montrera des foules non masquées, et des réunions festives chopes à la main. Je m'insurge contre cette vision réductrice, voire étriquée du bonheur,

lundi 26 avril 2021

Chronique de Charles : Marche à la boussole (suite et fin).

Il fallait ensuite rentrer, pas bien loin, mais quand même, une quinzaine de kilomètres dans mon souvenir, tous étaient fatigués, nous un peu moins que les autres qui eux, avaient crapahuté. Le chemin du retour, en ligne droite, enfin aussi droite que faire se peut dans la région, notre patrouille un peu plus fringante que les autres (faut-il le rappeler ?) en avant de la colonne, juste derrière les chefs (pour la cérémonie rituelle toute l'équipe dirigeante avait été présente évidemment, les chefs, les grands chefs, les aumôniers, le Chef suprême [tout ça bien structuré, hiérarchisé, pyramidal, l'école de la vie je te répète]).

lundi 19 avril 2021

Chronique de Charles : Marche à la boussole. (en deux parties)

J'ai été boy-scout. Rien que de très banal me diras-tu, rien de vraiment méritoire, c'était une époque où les parents avaient le souci de ne pas laisser les jeunes « à ne rien faire », et il n'y avait pas de smartphones, de jeux vidéo ni de planches à roulettes pour se distraire (comment a-t-on pu survivre, je me le demande encore ?). C'était bien avant 68, l'opinion publique n'avait pas encore trop de préventions contre ce qu'elle allait désigner plus tard comme des mouvements para-militaires, on ne se sentait pas du tout comme une jeunesse manipulée. 
C'est ainsi que j'ai appris les rudiments de l'art de faire des nœuds (c'est très utile, mais il faut bien l'avouer seulement dans de très rares occasions, à part lacer mes chaussures, mais ça je savais déjà le faire avant, j'ai aussi appris avec bénéfice à nouer mon foulard d'uniforme avant de porter convenablement la cravate un peu plus tard), de monter correctement une tente, le modèle canadienne six places précisément (aujourd'hui tu as des modèles qui se déplient tout seuls, ce n'est que pour le remontage, pas évident du tout, que tu as du souci à te faire, c'est comme du kit de meuble Ikea, même avec la notice ça demande un apprentissage, ce n'est pas toujours franchement intuitif), d'organiser le rangement d'un sac à dos (dans la vie courante, ça ne t'est que moyennement utile, je te l'avoue), de trouver du bois sec et d'allumer un feu sous le vent et une pluie battante (maintenant tout ça te coûte une blinde dans des stages de survie en virtuel avec des vidéos explicites et des tutoriels pleins de schémas, le tout parrainé par un coach hors de prix), ce qui là encore ne m'a jamais été d'une grande utilité. Dans cette communauté, tu en apprenais les valeurs, les codes, tu apprenais le groupe, le respect des autres, le sens du collectif et du devoir, la discipline consentie, et la débrouillardise, bref, c'était l'école de la vie,

lundi 12 avril 2021

La Chronique de Charles : Jours sans fin.

J'ai eu l'occasion de séjourner en Suède naguère, et d'apprécier (modérément toutefois) la longueur démesurée des aurores et des crépuscules. Plus les crépuscules que les aurores d'ailleurs, mais c'est uniquement dû au fait que je suis un lève-tard, les couchers de soleil ont lieu à des heures raisonnables, s'il faut « mettre le réveil » pour admirer le lever du jour, tu trouves forcément moins d'amateurs, s'extasier à trois heures du matin, il faut vraiment que ça vaille le coup, je ne prends pas le pari pour un lever de soleil, je préfère cantonner mon sens esthétique à des horaires plus confortables. Je me suis laissé dire que c'était dû à la latitude, et au fait que la terre soit ronde, je ne t'explique pas tout, j'en suis incapable, j'étais nul en cosmologie, je te l'ai déjà dit, et je n'aime pas insister sur mes carences, une question d'amour-propre je suppose. 
Plus récemment, j'ai franchi pour quelques jours le cercle arctique dans les eaux norvégiennes (pas vraiment dans les eaux, mais sur un bateau, un bateau qui lui était vraiment dans les eaux norvégiennes puisqu'il faut tout t'expliquer) (ce franchissement de cercle, c'est comme pour la vaccination, je n'ai rien senti, ça ne m'a rien fait), heureusement qu'on me l'a dit,

lundi 5 avril 2021

La chronique de Charles : Enfermé dehors.

Jeune (très jeune), il m'est arrivé d'être enfermé dehors : La maison familiale était le nid, le refuge, toujours ouvert, toujours accueillant. Ça peut paraître paradoxal, la situation était banale, mais c'est comme ça que je l'ai vécue, ressentie. Banale je vous dis, mais elle m'a marqué fortement, au point de ressurgir de ma mémoire dans les circonstances un peu spéciales que nous vivons aujourd'hui. Rentrant de l'école (à l'époque il n'était pas de mise de traîner les rues, de baguenauder, on n'était pas conduit et ramené de l'école en voiture, on y allait et on en revenait à pied, par le plus court chemin), je fus un jour surpris de trouver porte close, empêché de rentrer chez moi. Surpris, vaguement inquiet devant cette défaillance parentale tout à fait inhabituelle, inimaginable même. Il devait bien y avoir une explication, les moyens de communications n'était pas ceux d'aujourd'hui. L'environnement paraît hostile tout à coup, il n'avait pas changé en réalité, c'est le regard différent que je lui portais.

lundi 29 mars 2021

La Chronique de Charles : Quadrature du cercle.

Jeudi. Le grand show sanitaire désormais habituel se met en place. On est avide de savoir comment notre vie va basculer, un peu comme pour les grecs de la période classique, notre sort est décidé en haut lieu (par les dieux de l'Olympe), et nous pauvres mortels n'avons plus qu'à nous plier à leurs volontés, à nous faire vacciner quand ils le voudront bien, à arrêter de le faire quand ils ne le voudront plus, à reprendre la quête impossible du vaccin quand ils décideront d'arrêter de le suspendre, à nous masquer jour et nuit si l'envie leur prend de nous l'imposer, à ne pas sortir sauf pour des motifs impérieux dûment répertoriés, et consignés dans des documents strictement horodatés, et en respectant des créneaux temporels de plus en plus exigus. 
La difficulté pour nos dirigeants empêtrés dans leurs contradictions est immense : Assurément il faut agir devant l'évolution de la situation sanitaire, des restrictions semblent devoir s'imposer, mais paradoxalement, il ne faudrait pas qu'elles soient trop restrictives, ces restrictions, tout en restreignant un peu, mais sans en avoir l'air, la territorialisation a permis de gommer, de justifier un peu ce qu'elles ont d'inégalitaire, la difficulté est de serrer la vis (vis à pas variable selon les endroits) sans qu'on s'en rende compte, assez cependant pour freiner le virus, mais pas au point de gêner beaucoup (trop?) la vie courante, les impératifs économiques et considérations psychologiques ayant toute leur importance. Et puis va-t'en essayer de faire respecter des mesures sanitaires contraignantes dans des zones en reconquête républicaine

lundi 22 mars 2021

La Chronique de Charles : Bérézina.

Jeudi. Je m'étais promis de ne pas m'intéresser au communiqué gouvernemental cette semaine, à quoi bon ! Déjà la prestation de la semaine passée m'avait déçu, ça ne risquait pas de s'améliorer avec ce qu'on savait aujourd'hui : l'incidence globalement stable de la maladie, mais avec, incompréhensiblement, une augmentation lente et régulière du remplissage des réanimations, surtout en Île de France, les accidents thrombotiques imputés (à tort semble-t-il) au vaccin Astra-Zénéca, et, comme un coup de poing en dessous de la ceinture, sa suspension d'utilisation dans plusieurs pays. Petite note gaie de piccolo dans ce sinistre concert d'hélicons, le vaccin Janssen à dose unique est agréé (une très bonne nouvelle si tu réfléchis bien, déjà, le manque de doses est divisé par deux ! C'est rassurant, de fait, tu n'auras pas non plus besoin de t'inquiéter de la disponibilité de la dose de rappel). 
Mais à la maison, il faut bien l'avouer, ce n'est pas moi qui commande, c'est Brigitte qui choisit impitoyablement les programmes, je peux seulement avec sa permission regarder la télévision par dessus son épaule. Elle a préféré Notre Ministre de la Santé qui a toute son attention, il arrive à peine en retard, il n'a pas, lui non plus, le temps de se laver les mains au gel hydro-alcoolique, il a l'air d'avoir des informations importantes à communiquer, et qui le chagrinent visiblement. Je ne suis pas grand expert en langage corporel, mais je sens bien qu'il n'est pas là par plaisir, avec sa tête de premier de la classe propre sur lui, il me fait penser à un candidat traqueur et hésitant se présentant à un oral de rattrapage avec une note à peine tangente à l'écrit de son examen. On le sent devoir expliquer une situation dont il n'est pas responsable, bref,

lundi 15 mars 2021

La Chronique de Charles : Le bout du tunnel.

Le jeudi, c'est toujours un vrai bonheur que d'attendre le communiqué officiel hebdomadaire du gouvernement. Ce jeudi, comme d'habitude, les journalistes de service font du remplissage, surtout pas de silence sur la bande son, pas de temps mort, pas de blanc, sur des images de l'avant-veille pas toujours franchement raccord, et bavardent de façon plus ou moins futile sur des sujets qui ne nous passionnent pas vraiment, prêts à s'interrompre à la seconde où le Premier Ministre va parler. On suppute, critique (mais à peine, et pour cause) les mesures qu'on croit prises et qui vont être révélées (mais à confirmer, disent-ils sans pudeur), il y aurait même eu cette fois-ci une fuite émanant d'un membre du Conseil de Défense (si c'est vrai) qui rapporte un propos du Président qui aurait dit « Pas de confinement tant qu'il y a des vaccins dans les frigos ».

lundi 8 mars 2021

Chronique de Charles : Sans viande ! (N'oubliez pas de lire celle d'hier)

Dans ma jeunesse, j'ai mangé à la cantine de mon lycée à partir de la 6 ème jusqu'au bac, j'ai mangé au restaurant universitaire pendant toutes mes études qui furent longues et difficiles (il faut croire que je n'étais pas très doué, j'ai souvent dû me cramponner), ça ne m'a pas traumatisé outre mesure, c'est sûr que ça ne valait pas la cuisine familiale, ça m'a laissé quand même quelques souvenirs impérissables (le risotto servi dans sa marmite par tablée de huit qu'on pouvait retourner (pas la table, la marmite) tant il était compact et collant, l'omelette aux œufs en poudre avec ses épinards nature (et nature ce n'est pas vraiment bon, c'est pour ça qu'on y met du beurre, ce n'est pas seulement pour l'expression), le steak haché genre biscuit sec de ration militaire), mais ça n'a pas empêché de grandir l'adolescent famélique et attardé que j'étais (même si chez moi, à l'instar des grands immeubles d'habitation sans ascenseur ce sont les étages du haut qui sont les moins bien meublés). Je n'avais et je n'ai toujours pas de réticences à la restauration collective, j'ai même des souvenirs agréables de colonies de vacances entre autres où j'ai parfois très bien mangé, j'ai également fort apprécié, à mon grand étonnement du point de vue culinaire, un petit séjour à l'Hôpital Militaire de Lille du temps où c'était vraiment un hôpital (j'avais bon appétit, et je n'étais pas franchement malade). Après tout, dès qu'on se retrouve en nombre, en voyage

dimanche 7 mars 2021

La Chronique de Charles : Mise au point. (Attention, autre Chronique demain !)

Le Premier Ministre communique officiellement. C'est notre rencontre désormais hebdomadaire (rappelle-toi, hebdomadaire, c'est quand il y a une bosse, s'il y en a deux, c'est chameau). C'est du sérieux, j'ai bien vu qu'il était préoccupé, trop énervé, il n'a même pas pris le temps de se laver théâtralement les mains au gel hydro-alcoolique, comme il le fait d'habitude, histoire de faire exemple. On sentait bien qu'il était ennuyé (ennuyé c'est un euphémisme, c'est ce que tu dis poliment quand tu veux être poli et ne pas utiliser le mot qui te vient spontanément à l'esprit). Il a parlé de vérité, de transparence, tant et tellement qu'on en deviendrait méfiant, si on ne l'était pas déjà un peu. Il nous a appris que la situation sanitaire était dégradée, que le virus progresse partout, ce qui tu me l'avoueras n'est pas franchement un scoop. La bonne nouvelle, c'est qu'on a gagné du temps, les écoles fonctionnent, quand ce ne sont pas les vacances, justement c'est le moment, les vaccinations progressent, mollement, mais elles progressent (chi va piano, va sano e va lontano). Et puis le confinement, ça ne marche pas franchement, c'est très surfait,

lundi 1 mars 2021

La Chronique de Charles : Relation de cause à effet.

Il m'est arrivé, dans une de mes vies antérieures, de pratiquer une discipline intitulée immodestement « Médecine et Chirurgie Expérimentales » désormais disparue des programmes d'enseignement. Dans ces temps lointains, un de mes collègues chercheur a voulu établir voire préciser la relation qui pouvait exister entre aptitude locomotrice et masse musculaire disponible, la question était d'intérêt même si ça ne saute pas d'emblée aux yeux, c'est comme ça qu'avance la science. Son dispositif expérimental avait le mérite de la simplicité : Une grenouille dans la fleur de l'âge et un mètre ruban. On claque dans les mains, la grenouille effrayée saute, on mesure précisément la distance franchie. Après amputation (sous anesthésie, « on n'est pas des sauvages » disait Popeck) d'une patte, le même protocole est appliqué trois fois de suite, on peut construire un abaque explicitant la relation qui nous intéresse. Il se confirmait bien, et ce n'était pas vraiment démontré jusque là, avec trois points sur la courbe, que moins la grenouille à de pattes moins loin elle saute. Trois points seulement, car avec quatre pattes en moins la grenouille ne saute pas, la distance est nulle mais ne peut être validée. Mais mon collègue en tirait en outre une autre conclusion tout aussi péremptoire qu'on a du mal à réfuter :« Quand on coupe les quatre pattes d'une grenouille, elle devient sourde ».
Rassure-toi, la science avance à grands pas (et pas seulement à saut de grenouille), on le constate avec les vaccins, au train où ça va, dans un avenir proche on va disposer des vaccins avant même que les virus soient de sortie. Pour l'instant on court après eux, demain on va les précéder, ce n'est pas une utopie, c'est déjà le cas (avec plus ou moins de bonheur) avec la vaccination anti-grippale par exemple. Tu te demandes bien où je veux en venir, et je vais répondre très vite à tes interrogations et te soulager, que tu te ne fasses pas des nœuds dans la comprenette : J'entends des élus locaux, régionaux et même plus, des responsables plus ou moins scientifiques, des politiques de toutes tendances, des journalistes en mal de sensationnel affirmer à partir de faits mal constatés, de chiffres disparates, d'anecdotes comme il s'en racontait sur des coins de comptoir de bistrots (quand les bistrots étaient ouverts, heureuse et révolue époque), affirmer avec des accents de certitude qui me foutent le vertige, une relation entre l'heure du couvre-feu et le nombre de cas positifs dans leur circonscription, cette relation pouvant aussi bien être positive que négative (généralement en fonction de la sensibilité politique ambiante), et je me remémore mon collègue et sa grenouille soit-disant sourde. Il est tellement difficile d'établir une relation de cause à effet, il est tellement facile d'établir des contre-vérités avec une sincérité désarmante.

lundi 22 février 2021

La chronique de Charles : Injustice !

Quand tu n'as pas de chance, tu n'as pas de chance. C'est une évidence, un constat inexorable. Rien ne sert de te rebeller contre le mauvais sort, à l'inverse sombrer dans un fatalisme excessif serait également contre- productif. N'empêche, il y a des gens favorisés par le destin, qui donnent l'impression que tout leur sourit, et d'autres qui le sont apparemment nettement moins, et qui vivent des galères inénarrables. « C'est vraiment trop injuste » comme dit Calimero. Tout n'est pas que grandeur d'âme, que force de caractère, tu as beau penser que tu mènes ta vie, que tu diriges ton existence à ton gré, les aléas ont vite fait de te rattraper et de te faire des croche-pieds en traître.
Actuellement nous sommes tous confrontés à une épreuve un peu difficile à vivre : la pandémie à Covid-19. C'est une maladie sérieuse, redoutable même, effrayante en tout cas parce qu'encore mal connue, et qu'elle peut, disons-le, parfois se terminer tragiquement (enfin, je dis ça pour parler comme ma concierge, ou comme les journaux, tragiquement, ça ne veut rien dire, ça dépend beaucoup de l'idée

lundi 15 février 2021

La Chronique de Charles : Statistiques

Depuis que les hommes savent compter (et ça fait maintenant un bon moment), ils ont utilisé les statistiques. On en a la preuve sur tous les continents. C'était d'abord un outil rudimentaire pour évaluer les récoltes (et au passage calculer l'impôt, ça explique peut-être aussi pourquoi les statistiques ont souvent mauvaise presse), c'est devenu un partenaire habituel de l'information, information fondement du pouvoir. L'outil statistique aide à trier, à synthétiser voire à comprendre cette information devenue, au prétexte de transparence, trop abondante, envahissante même. Noyés sous des flots incessants de données parfois mal vérifiées, on se retrouve assaillis par des chiffres et des pourcentages claironnés d'autant plus fort qu'ils sont sensationnels (et d'aucuns font tout pour qu'ils le deviennent encore plus). 
Aux dernières nouvelles Covid par exemple (les informations contradictoires, erronées ou simplement imprécises et approximatives se succèdent en une théorie infernale

lundi 8 février 2021

La Chronique de Charles : Comment veux-tu qu'on s'inocule ?

Ce vaccin, quand j'avance, il recule, comment veux-tu qu'on s'inocule ? Ce n'est plus franchement de l'actualité, mais on s'en souvient encore, ce n'est pas si lointain, la campagne vaccinale démarrait en fanfare fin décembre, à grand renforts de média survoltés, de camions ou plutôt de camionnettes escortées de motards jaunes à casques blancs et clignotants bleus. Les petits vieux vulnérables susceptibles d'être fragiles en bout de course dans les EHPAD n'avaient qu'à bien se tenir, ils n'auraient pas le temps de seulement bouger une aile devant leur déambulateur qu'ils seraient vaccinés avant d'avoir compris, tous autant qu'ils étaient, et avec leur consentement éclairé mûrement réfléchi pour le même prix, ou tout au moins celui de leurs parents le cas échéant. Tout était parfait, un peu lent peut-être, mais parfait. 
On a eu droit à une première, la vaccination de Mauricette en public et en direct à la télé, ça n'a pas rameuté autant de monde que la traversée de l'Atlantique par Lindbergh mais presque, c'était quand même une première intéressante, avec tout le staff en grande tenue (il y a des EHPAD en tension, celui-là n'en faisait pas partie faut croire, en fond sonore la sonnette d'un petit vieux