On n'arrête pas le progrès, il y a des évolutions qui paraissent inéluctables.
Depuis le fardier de Cugnot, l'histoire des véhicules automobiles et des moyens de
locomotion et/ou de transport a progressé irrémédiablement, il ne viendrait à l'idée
de personne de refuser cette fuite en avant, de condamner l'auto ou l'avion. On y
pense bien un peu, à cause du réchauffement climatique et du bilan carbone, mais
ça ne dure pas. C'est tellement pratique. Pour le téléphone, c'est pareil, on l'a connu avec des fils de cuivre, des
standards et des opératrices, il s'est automatisé pour arriver au réseaux actuels
avec des appareils aux propriétés multiples, qui ne nous étonnent même plus.
Bluetooth, Wifi, Google est mon ami, on fait une photo, on la transmet à la terre
entière, avec une facilité et une rapidité déconcertantes, c'est le progrès, on sait où
et à quelle heure elle a été prise, c'est tellement pratique. Par contre, on s'étonne,
on s'offusque que ce soit irréversible. L'image est inscrite on ne sait où, gravée à
jamais dans une mémoire sans faille, irrécupérable. On peut en faire une copie,
modifier cette copie, même les traces de ces modifications sont retranscrites et
conservées indéfiniment, mieux que par notre conscience.
Ce long préambule pontifiant ne doit pas vous effrayer, ce n'est pas le but, il
vous rappelle seulement que nous sommes, bon gré mal gré, entrés en sautant à
pieds joints dans l'ère du numérique à tout va. Votre compteur électrique
moucharde votre consommation en temps réel, d'aucuns s'en sont inquiétés un
moment, et puis l'oublient. Dans le passé, un releveur passait noter les chiffres,
ensuite on vous a fait confiance pour les afficher à la fenêtre, maintenant ce n'est
plus la peine, ça se fait sans intervention humaine, c'est le progrès, c'est tellement
pratique, mais on (Big Brother) sait à quelle heure et en quelle quantité vous
consommez l'énergie. Il y en a que ça inquiète, que ça dérange, moi pas, c'est
incontestablement une atteinte à la vie privée (j'ai la faiblesse de m'en foutre, de
penser que c'est une vétille, j'ai probablement tort pour le principe), c'est la rançon
du progrès diront certains, dont je ne suis pas sûr qu'ils aient raison.
Là ou je veux en venir (enfin direz-vous !), c'est à ce traçage des cas positifs
de Covid-19 avec le téléphone.